par Steven Scheer
Le gouvernement israélien devait se prononcer jeudi sur le projet de budget pour 2025, un budget d'austérité prévoyant une réduction des dépenses publiques et une hausse d'impôts pour faire face à un effort de guerre sans précédent.
Le conflit avec le Hamas dans la bande de Gaza, en cours depuis le 7 octobre 2023, et la récente escalade militaire contre le Hezbollah au Liban a déjà coûté à l'Etat des dizaines de milliards de shekels en dépenses militaires et en indemnisations des victimes.
"Notre sécurité dépend aussi de l'économie. Nous ne pouvons pas avoir une armée forte si nous n'avons aucun moyen de la financer", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu au début de la réunion du cabinet précédant un vote.
"Il n'y a pas d'économie sans restrictions. Si vous donnez à un endroit, vous devez malheureusement prendre à un autre", a-t-il averti.
L'économie israélienne connaît une croissance nulle, mais les problèmes d'approvisionnement ont fait grimper l'inflation en flèche et, avec elle, le coût de la vie pour les Israéliens, déjà moralement épuisés par plus d'un an de guerre.
Les trois principales agences de notation ont pour leur part dégradé la cote de crédit d'Israël cette année en raison des conflits, ce qui a augmenté les coûts de financement du pays, et une inflation de 3% a contraint la Banque centrale à maintenir les taux d'intérêt à un niveau élevé.
Dans ce contexte, le budget 2025 imposera la rigueur, avec quelque 40 milliards de shekels (9,94 milliards d'euros) de réductions de dépenses et de hausses d'impôts visant à ramener le déficit public à 4% du produit intérieur brut (PIB) par rapport à son niveau actuel de 8,5%, au-delà de l'objectif de 6,6% fixé pour 2024.
La taxe sur la valeur ajoutée passera ainsi de 17% à 18% en 2025.
L'armée ne disposera pas d'un budget illimité, a toutefois précisé le ministre des Finances Bezalel Smotrich.
"Nous sommes engagés dans la guerre la plus longue et la plus coûteuse de l'histoire d'Israël", a-t-il déclaré, ajoutant que l'économie avait toutefois fait preuve "d'une grande résilience".
L'économie israélienne devrait progresser de 0,4% en 2024 et de 4,3% en 2025.
Une fois le projet de budget approuvé par le cabinet, il sera soumis à l'examen de la Knesset en première lecture. Le vote final est attendu en janvier.
(Reportage Steven Scheer ; version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)
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